Blanche Toutain

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Blanche Toutain
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Blanche Émélie Alphonsine ToutainVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Blanche Toutain en 1901.

Blanche Toutain est une actrice française, née le à Elbeuf[1] morte le à Paris 10e[2]. Elle a compté parmi les grandes comédiennes de son temps et posé pour les plus grands photographes de l'époque dont Nadar et Charles Reutlinger. Elle fut une proche de Sacha Guitry, pour lequel elle a notamment joué Nono et Je t'aime.

Biographie[modifier | modifier le code]

Blanche Toutain est née au 10 rue Royale (aujourd'hui rue de la République). Son père était marchand papetier-relieur. Ses parents venaient de Lisieux où ils s'étaient mariés en 1856. À l'âge de 8 ans, elle joue au théâtre d'Elbeuf, rue de la Barrière (actuelle rue des Martyrs) dans Les Pirates de la savane d'Auguste Anicet-Bourgeois et Ferdinand Dugué, puis, peu après, dans Le Petit Jack[3],[4]

À vingt ans, elle quitte sa province, bien décidée à conquérir Paris. Talentueuse et sans complexe, elle ne tarde pas à se retrouver en haut de l’affiche[3].

Elle est admise au Conservatoire national à la suite du concours du 17 octobre 1894 et elle passe deux ans dans la classe de Leloir[5]. Mais ne s'y sentant pas à l'aise, elle quitte cette institution et elle obtient un petit rôle à l'Athénée Comique dans Madame l'avocat en 1896. Elle est remarquée en 1899 dans Les Miettes, comédie en deux actes d'Edmond Sée[6], représentée à la Comédie Parisienne. Dès lors sa carrière est lancée. Elle tient le rôle-titre dans Yvette, de Pierre Berton d’après Guy de Maupassant, une création au Théâtre du Vaudeville (1901)[6]. Avec ce rôle, elle part en tournée, passant notamment par le Théâtre municipal d’Elbeuf en janvier 1902, l’occasion d’être applaudie par ses concitoyens sur la scène de ses débuts.

Jusqu’en 1914, elle va enchaîner les succès : La Variation, de Soulaine, au théâtre de l’Odéon ; Nono, de Sacha Guitry, au Théâtre des Mathurins ; La Chance du mari, au Théâtre des Variétés ; L’Abbé Constantin, à La Gaîté-Montparnasse, pour la seule année 1905 ; La Course du flambeau et Paris New York, au Théâtre Réjane, en 1906 ; L’Éventail, au théâtre du Gymnase, enfin, en 1907, etc. avant Le Refuge, de Dario Niccodemi, en 1909, qui marque un virage dans sa carrière avec un changement de registre. Cela pour son plus grand bonheur[5].

Blanche Toutain est d'un naturel décontracté, sans complexe, aimant la vie de Bohème. Elle n' a ni froid aux yeux, ni la langue dans sa poche, connue pour son aplomb et son sens de la répartie, ce qui séduira Sacha Guitry, dont elle sera très proche. À quarante ans, elle est au sommet de sa gloire, lorsque la guerre éclate, en août 1914, la contraignant à mettre entre parenthèses son activité. En 1917, elle apparaît toutefois au cinéma dans L’Unique aventure de Maître Petit-Pethon, de Georges Champavert, son seul et unique film. Après la Grande Guerre, Blanche Toutain joue encore dans Je t’aime (1920) de Sacha Guitry (1885-1957), au Théâtre Edouard VII, puis dans Sophie Arnould, de Gabriel Nigond (1921), où elle tient le rôle-titre[7].

Mais elle approche de la cinquantaine et sa carrière est derrière elle. Mariée à l’acteur Abel Tarride, on n’entend plus guère parler d’elle jusqu’à l’année 1932 où elle fait son retour dans Au-delà du baiser de Claude Dazil. Elle s’apprête à partir en tournée pour y jouer Étienne et se prépare à créer à la rentrée Édition spéciale, au Théâtre des Ambassadeurs, lorsqu’elle décède des suites d’une syncope, le 10 juillet 1932. Sa mort ne fera qu’un entrefilet dans le Figaro [8]et L’Elbeuvien[9]. Son heure de gloire était passée…

Blanche Emélie Alphonsine Toutain a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise. Ses cendres ont été déposées au columbarium (87e division, case 1266), puis relevées.[réf. nécessaire]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de la Seine-Maritime, commune d'Elbeuf, année 1874, acte de naissance no 634
  2. Archives en ligne de Paris, 10e arrondissement, année 1932, acte de décès no 2902, cote 10D 437, vue 18/31
  3. a et b Patrick Pellerin, « "Comment la fille du relieur a conquis Paris" », Le Journal d'Elbeuf,‎ , p. 12
  4. Henri Saint Denis, Histoire d'Elbeuf tome XII, Elbeuf, Saint Denis, , pages 560 et 568
  5. a et b Patrick Pellerin, « "Blanche Toutain, célèbre comédienne de la Belle Epoque". », Bulletin de la Société d' Histoire d' Elbeuf,‎ novembre 2017 numéro 68, p. 29-32
  6. a et b « Blanche Toutain est morte », Le Figaro, 11 juillet 1932, sur Gallica
  7. Alain Becchia (dir.), « Blanche Toutain », Elbeuf au fil de ses rues, Elbeuf, Société de l'Histoire d'Elbeuf,‎ , p. 184
  8. Jules Laurent, « nécrologies », Le Figaro,‎
  9. « Blanche Toutain est morte », L'Elbeuvien,‎ , p. 2

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Becchia, Elbeuf au fil de ses rues, Elbeuf, Société de l'Histoire d'Elbeuf, , 200 p.
  • Patrick Pellerin, « Blanche Toutain, célèbre comédienne de la Belle Epoque. », Bulletin de la Société de l'Histoire d'Elbeuf, n°68,‎ , p. 29-32

Liens externes[modifier | modifier le code]

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